Au hasard des promenades sur le net, voici un autre site que je viens de trouver, avec des infos très intéressantes qui renvoient sur beaucoup de sujets pour nous informer.
L'histoire ci-dessous est extraite également de ce site. Bonne lecture et bonne réflexion !http://lesensdenosvies.org/lesite/bio/le-monde-bio.htmlLe controle de la vie
Sur le chemin de l'école de mon fils que je parcours souvent à vélo, il y deux champs de vaches distants de 2 km.
Les vaches y sont différentes, et par leur aspect et par leur comportement.
Dans le premier champ les vaches sont blanches et distantes lorsqu'on s'approche, alors que dans le second les vaches sont blanches tachetées de noir ou de marron et lorsqu'on veut communiquer avec elles, le troupeau s'approche, il y a donc un contact.
Cela fait des années que je passe sur ce chemin et c'est seulement maintenant que m'apparaît le sens de cette différence de comportement.
Pour le troupeau de vaches blanches, il s'agit de bovins élevés en plein champ et destinés à faire de la viande de boucherie. Il y a un taureau, de nombreuses vaches ainsi que de multiples veaux. Tous vivent ensemble avec en fait peu de contact avec le fermier qui se contente souvent d'apporter un complément à l'alimentation…à ce moment là les vaches sont intéressées et s'approchent.
Il est notable de constater que les veaux se nourrissent directement sous leur mère sans intervention humaine.
Il en est tout autrement dans le second champ.
Les vaches tachetées de noir ou de marron sont destinées à produire du lait : ayant lié contact avec les fermiers pour acheter du lait frais j'ai fini par comprendre leur vie.
Pour qu'une vache soit laitière pour les humains, il faut que le lait soit retiré de la bouche du veau. A la naissance du veau, qui a été conçu par insémination artificielle, on sépare donc la mère de son enfant. Dès lors, le veau sera nourri avec un lait en poudre acheté, et donné au biberon par le fermier.
Quelques semaines plus tard le veau sera envoyé en Espagne pour finir sa croissance et revenir en France sous forme de carcasse… pourquoi l'Espagne, pourquoi tant de kilomètres coûteux qui font baisser les coûts ???
C'est une autre histoire que je ne développerai pas ici.
D'autres veaux femelles, peu nombreux seront conservés par le fermier pour devenir de futures vaches laitières et remplacer celles, fatiguées, qui sont envoyées à l'abattoir.
Voici donc la clé de toute cette histoire.
Dans le champ des vaches blanches la vie y est respectée comme dans l'ancien temps, le taureau fertilise son troupeau de vaches, et les veaux se nourrissent du lait de leurs mères jusqu'au jour fatidique où ils sont envoyés à l'abattoir. Certains seront conservés je suppose pour remplacer les bovins adultes trop vieux qui eux aussi sont conduits à l'abattoir.
Ces vaches là se désintéressent de moi et mon fils qui nous arrêtons en vélo lors de notre passage pour l'école.
Dans le second champ qui est en fait constitué uniquement de jeunes vaches (génisses) qui attendent de devenir des laitières nous sommes bien mieux considérés. Dès notre arrêt à la lisière du champ, les génisses nous regardent, puis s'approchent et même quelquefois après quelques tractations vocales de mon fils et de moi-même, finissent par nous répondre avec un long Meuuuuuuuuuuuuuuuuh !
Longtemps j'ai considéré les vaches tachetées comme plus intelligentes et plus sympathiques.
En fait, je n'ai compris que bien des années après que ce qui les attirait vers nous, c'était la main de l'homme, celle qui les avait nourries au biberon.
Nous les bourreaux d'enfants, étions les plus aimés.
Alors que dans l'autre champ, des liens plus naturels unissaient le troupeau, et l'homme n'était pas vraiment le bienvenu.
On voit que dans cette histoire l'intelligence des vaches n'est pas la question, mais qu'au fond, il est plus question du détournement du sens de la vie.
Je ne peux m'empêcher de faire le lien de cette histoire avec le fonctionnement de notre humanité.
Dans notre société ne sommes-nous pas passés du champ des vaches blanches au champ des vaches tachetées ?
Dès la naissance, combien de femmes choisiront entre le lait véritable ou le lait en poudre qui va couper le lien naturel entre la mère et l'enfant en le remplaçant par un lait industriel mensonger et forcément meilleur ?
Cette porte réelle et symbolique du détournement du sens des liens et de la vie commence elle aussi à la naissance de beaucoup d'humains.
Toute notre alimentation adulte deviendra elle aussi mensongère et déconnectée du réel. Les aliments ne portent plus que l'image de l'aliment et c'est souvent l'emballage qui parle plus que l'aliment lui-même. Un aliment dénaturé, transformé, coloré, aromatisé, engraissé, sucré puis salé… et lâchons le mot finalement : empoisonné.
L'exemple du coca-cola est repris par Le Monde Diplomatique de septembre 2006, il y est indiqué que cette boisson est interdite en Inde parce qu'elle comporte trop de pesticides.
Que nous reste-t-il donc de notre lien à la vie dans notre société ou nous acceptons de boire, de respirer et de fouler une terre de plus en plus polluée par les autres et par nous-mêmes ?
C'est que tout notre monde, nous l'avons accepté depuis notre naissance, parce que la main qui nous a nourri, nous a porté le biberon plein de coca-cola à la bouche est la main que nous aimons et qui finalement nous contrôle par sa volonté, ses paroles et ses valeurs souvent non-dites.
Qui remettra en cause les dogmes de notre société, la croissance, la vie véritable irrémédiablement soumise à la dictature économique, l'alimentation frelatée, l'esclavagisme des esprits possédés par les média, l'esclavagisme des corps robotisés par l'activité économique… ?
Comment remettre en cause ce que nos parents ont voulu de nous au travers de valeurs qu'ils ne contrôlent pas eux-mêmes ? Nos parents qui nous ont aimé avec du lait véritable ou du lait en poudre avant de nous laisser partir pour l'abattoir économique d'un monde invivable… un abattoir centre névralgique du pouvoir, car c'est là que réside la culture de masse et le cœur notre société économique faussement démocratique.
Comment expliquer à nos parents que nous refusons d'être le veau magnifique et que nous refusons tout autant d'être le fier employé d'un abattoir planétaire où l'esprit et la chair humaine s'associent en une main réductrice de la liberté, poignardant la vie sur l'autel de valeurs morbides, présentant au sommet comme idoles, des dogmes économique mondialisés et monstrueux ?
Nos parents nous ont porté à la vie et il est temps que la vie porte nos pensées en dehors de nos parents réels et symboliques.
J'appelle à l'agonie de notre abattoir planétaire, de notre vieux monde abominable avant que la vie sur terre n'y succombe finalement. Notre système économique contemporain est un crime permanent contre l'humanité, un acharnement contre la vie
Quand nos référents nous incitent à poursuivre la destruction de la vie par le sens même de notre existence et par tous nos actes quotidiens alors il est l'heure de déposer toutes les mailles du filet qui nous retient, d'être qui nous sommes en vérité dans le respect simple de la vie au sens large.
La liberté véritable, qui s'en soucie alors qu'il est surtout question de choisir son champ.
J'ai fait un rêve…
J'ai vu vivre en pleine nature, au fil du temps, un troupeau de vaches qui n'appartenait à personne.
Auteur : Mathias créateur du site lesensdenosvies.org (Septembre 2006)
http://lesensdenosvies.org/lesite/bio/le-monde-bio.html